Si le terme de «légende» est bien souvent galvaudé, il s’applique parfaitement au contrebassiste français Henri Texier. L’homme, âgé aujourd’hui de près de 80 ans, a enregistré plus d’une centaine de disques, dont 26 en tant que leader. Il a non seulement joué et enregistré avec les grands noms du jazz européen, mais également américain: le saxophoniste Phil Woods, le tromboniste Slide Hampton, les guitaristes John Scofield, John Abercombie ou Bill Frisell ou le bassiste électrique Steve Swallow, pour n’en citer que quelques-uns.
Né dans une famille prolétaire, Henri Texier apprend tout d’abord le piano, sans beaucoup d’entrain, jusqu’à ce qu’un oncle l’initie au boogie-woogie. Il se passionne alors pour le jazz plus moderne, Thelonious Monk ou Miles Davis, entre autres. Mais c’est à l’âge de 14 ans, que ce solide gaillard opte pour la contrebasse: «C’est un pur accident, c’est elle qui m’a choisi. Un camarade en a joué juste à côté de mon oreille pendant que je jouais du piano et cela a été une révélation. Je n’avais aucune attirance pour cet instrument», racontait-il récemment à la radio France Info.
Musicien autodidacte, Henri Texier a exploré au fil de sa longue carrière de nombreux styles musicaux, du free jazz au rock psychédélique. Il se produira à la Chaux-de-Fonds en trio avec le guitariste Manu Codjia, membre notamment du Ladyland quartet d’Erik Truffaz, et du batteur Gautier Garrigue, avec qui le contrebassiste a enregistré son dernier disque en date, intitulé «Heteroklite Lockdown» et sorti cette année.