Commençons par dissiper deux malentendus. Le premier : Emile Londonien n’est pas anglais, mais français. Le second : Emile Londonien n’est pas une personne, mais un groupe. Cela dit, ce jeune trio strasbourgeois est bel et bien inspiré par la scène britannique. D’où ce nom en forme de clin d’oeil à leur illustre compatriote, le saxophoniste Emile Parisien.
Emile Londonien, c’est avant tout du groove. Du genre qui donne irrésistiblement envie de bouger la tête dans tous les sens (pour les plus introvertis), voire de sauter partout. On pense aux Headhunters de Herbie Hancock qui auraient fusionné avec une boîte à rythmes. Sauf que les boîtes à rythmes, le trio n’en utilise pas, ni aucune machine. Rien n’est programmé, tout est joué en live.
Au piano et aux différents synthétiseurs, Nils Boyny distille des riffs implacables qu’il accompagne de nappes sucrées, tandis que ses complices Théo Trisch à la basse électrique et Matthieu Drago à la batterie s’en donnent à coeur joie. Certains moments sonnent franchement comme de la house, d’autres sont plus méditatifs, laissant retomber la tension pour mieux repartir ensuite. On comprend sans mal que le trio se soit déjà produit sur de nombreuses scènes européennes. Et on en redemande!