Désormais, on sait comment les Vikings font pour ne pas succomber aux longs et terribles hivers nordiques: ils produisent leur propre énergie. C’est cette recette ancestrale qu’ont adoptée les Islandais de ADHD. Impossible de rester de glace à l’écoute de ces quatre musiciens majoritairement barbus et totalement déjantés. Leur mélange de jazz, de groove et de pop old school rappelle par moment les géniaux New-Yorkais de Martin, Medeski & Wood. D’autant que le claviériste Thómas Jónsson use et abuse de l’orgue Hammond et d’autres claviers vintage semblant sortis tout droit d’un film de science fiction des années 1960. Tandis qu’à la batterie, Magnús Trygvason Eliassen distille ses beats délicatement funky qui donnent inévitablement des fourmis dans les jambes.

Quant à Ómar Guðjónsson, quand il lâche sa basse électrique, ce n’est que pour s’emparer de sa guitare. Il féraille alors à tout va à grands renforts de pédales fuzz et wah-wah, mélangeant allégrement rock hendrixien et musique orientale avec quelques touches be-bop passées à la moulinette punk. L’Islande compte quelques 130 volcans actifs, Ómar Guðjónsson est sans aucun doute l’un d’eux. Faisant mine de tempérer l’ardeur de ses petits camarades, le saxophoniste Óskar Guðjónsson apporte un feutré qui fait merveille sur les balades. Mais il sait aussi envoyer du gros son quand le besoin se fait sentir. Ah, on allait oublier: ADHD signifie «Attention Deficit Hyperactivity Disorder». Vous êtes prévenus!