Garn possède une qualité précieuse : faire sonner des morceaux complexes comme s’ils étaient simples. La musique du quintet comprend de nombreuses polyrythmies ou autres mesures composées. Mais à l’oreille, le résultat est toujours plaisant et parfaitement accessible. C’est que l’écriture du bassiste Claude Meier, le compositeur du groupe, est habile. Les mélodies sont fluides et faciles à retenir. On peut donc facilement se laisser porter par la musique du groupe sans se poser de questions, en fermant les yeux et en savourant les images qui nous viennent. Et si l’on décide de s’en poser, des questions, qu’on se met à analyser davantage ce qu’on entend, on découvrira dans ce répertoire souvent onirique et presque pop une foule de subtilités.
A la guitare électrique, Urs Müller déroule de longues plages harmoniques, quand il ne se joint pas au saxophoniste Marc Stucki pour exposer les thèmes. Ce dernier possède un son chaud et aéré qui colle parfaitement au style du quintet. Quant au pianiste Fabian M. Müller, il alterne avec classe entre arpèges cristallins et chorus inspirés. Garn n’est pas seulement un groupe; c’est une ode à l’euphorie de la vie.