Linda Fredriksson présente son premier album solo comme « un disque d’auteure-compositrice-interprète ». Une étiquette plus souvent utilisée dans le domaine de la chanson ou de la pop que du jazz, mais qui fait parfaitement sens dans le cas de la saxophoniste finlandaise. Avant de les réarranger en groupe, la musicienne a écrit ses morceaux avec une guitare et sa voix, dans la plus pure tradition des « singer songwriters ». Et ça s’entend : les mélodies constituent le fondement des compositions de la Finlandaise. On les retient facilement, mais elles sont suffisamment habiles pour ne pas lasser l’auditeur.
La saxophoniste cite Neil Young ou la chanteuse Feist parmi ses influences. Mais sa musique reste bien du jazz instrumental.
La section rythmique de son quartet, composée du contrebassiste Mikael Saastamoinen et du batteur Olavi Louhivuori, œuvre tout en finesse. Au piano et aux claviers (notamment au Fender Rhodes), Tuomo Prättälä brille aussi bien comme accompagnateur que comme soliste. Quant à Linda Fredriksson, ses solos ne font jamais étalage d’une virtuosité stérile, mais servent véritablement la musique. Elle alterne entre l’alto et le baryton, moins commun, dont le timbre grave sert à merveille les compositions les plus mélancoliques. D’autres passages sont plus enlevés, rappelant un peu la première mouture du Return to Forever du pianiste Chick Corea.