La formule de Corneille «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années» colle bien à Alvin Schwaar. A 27 ans à peine, le pianiste chaux-de-fonnier a déjà un solide CV à faire valoir. Avant même d’obtenir son Master en performance de l’école de jazz de Bâle, il avait déjà raflé le prix du tremplin Jazzcontreband avec son groupe Œstetik, en 2018. Il a également été choisi par le canton de Neuchâtel pour un séjour de six mois dans son appartement d’artistes de Berlin. Pas étonnant donc qu’Alvin Schwaar ait attiré l’attention de Bänz Oester, vétéran de la scène jazz helvétique et habitué des Murs du son. Avec la batteur Noé Franklé, compagnon de route d’Alvin Schwaar depuis plusieurs années, pour compléter le trio, le pianiste et le contrebassiste viennent de sortir un disque, intitulé «Travellin’ Light». La galette s’est déjà attirée les louanges de la presse spécialisée. «Le groupe prend le contrepied de maints combos comparables, par le choix d’une lenteur consommée, d’une sensualité éthérée, de l’espace entre les notes, qui n’exclut pas quelques emballements bien sentis», écrit par exemple Jazz Magazine. Pour cet album, le trio a fait le choix d’un répertoire constitué exclusivement de standards du jazz. Nostalgie? Pas du tout: les morceaux sont la plupart du temps méconnaissables. Les musiciens transcendent leur matériau de base pour emmener l’auditeur dans leur propre monde. Ouvrez grand vos oreilles, le voyage commence.