Et si on épurait? Prenez un orchestre classique. Ou un big band. Enlevez tout instrument qui ne se jouerait pas sans le souffle humain. Supprimons les cors, trompettes et saxophones, inutiles. Tout comme les bois et flûtes. On se focalise sur les trombones à coulisse, instruments magiques où la note se crée dans l’étirement de l’air. Gardez-en quatre, ni plus ni moins, et faites leur jouer la partition entière de l’orchestre. On y est, c’est ça le Vertigo Trombone quartet. La puissance d’un symphonique concentré dans quatre pavillons. La partition est contemporaine, jazz et classique à la fois. Une écriture ciselée, qui permet à chacune des voix de s’exprimer, agrémente le discours.

Et on ne s’ennuie pas. On entend l’orchestre au travers des quatre instruments, avec un zoom sur le feutre du trombone. Il faut de la force, de l’écoute entre musiciens pour tenir le fil du rythme avec autant de maîtrise, sans le soutien d’une batterie. Les voies virevoltent, se croisent, s’empilent. Chaque mouvement capte l’incertitude de l’instant. Les musiciens sont en permanence connectés. La performance est sonique, mais visuelle aussi, tant les coups d’oeil furtifs sont nécessaires à l’accomplissement de cette musique unique, créative et technique à la fois. Avec le Vertigo quartet, le trombone coulisse au pays des Merveilles.