Le terme « wabjie » désigne les herbes ou les mousses qui poussent entre les pavés, dans les fissures des murs et autres interstices, sans rien demander à personne. Et qui, certains jours, s’ouvrent en de magnifiques fleurs. Comme ces herbes folles et sauvages, les trois membres de Wabjie dessinent leurs propres paysages et tracent leurs propres contours identitaires, allant là où les genres ne leurs disent pas d’aller, créant ainsi leur propre définition musicale.
Décrire la musique de ce trio n’est pas chose aisée. Ses influences sont extrêmement nombreuses et variées, du rock de Radiohead ou Fiona Apple à la musique expérimentale, en passant par le hip-hop, la musique classique et la pop.
La chanteuse Soraya Berent alterne paroles et scat, d’une manière souvent plus proche de Björk que de Dee Dee Bridgewater, tout en assurant simultanément les parties de basse au synthétiseur. Le pianiste Michel Wintsch, qui joue également des claviers, passe de lignes pop très minimalistes à des explosions de sons, tandis que le batteur Samuel Jakubec ponctue ou soutient le travail de ses acolytes. Davantage que la somme de trois musiciens, Wabjie s’affirme comme un groupe, un vrai, qui joue une musique parfaitement inclassable.