Une escapade en “Oriengleterre”? Yazz Ahmed est une britannique née à Bahreïn (pays natal de son père) elle déménage à Londres, d'où vient sa mère, à l'âge de neuf ans. Elle se fascine pour le jeu de trompette de son grand-père maternel et se consacre à l'instrument. L'orientation de Yazz Ahmed est déterminée: “Je veux pouvoir rassembler en un même endroit ma culture d'origine et tout l'héritage jazz britannique, cette musique que mon grand-père me jouait”. La musique de Yazz Ahmed est ainsi un riche et habile crossover des chants et mélodies arabes qui ont imprégné son enfance et du jazz qu'elle a appris ensuite. Chacun des genres influence l'autre et l'ensemble se veut résolument actuel. Son premier album sort en 2011 et lui ouvre les portes des festivals internationaux. Pour bien marquer la rupture avec le passé, Yazz Ahmed habille volontiers sa trompette et son bugle d'effets et d'électronique. La formation de son quartet s'inscrit aussi dans une volonté de changement: un seul musicien harmoniste – Ralph Wyld au vibraphone – et une section rythmique redoutable avec la batterie de Martin France et la basse électrique de David Manington. La frappe dense mais aérée de cette section met en perspective un vibraphone qui peut être tout en rondeur et devenir hypnotique, avec des riffs empruntés à la techno. Cette base valorise les thèmes subtils et les improvisations éthérées de Yazz Ahmed. Le groupe présentera le deuxième CD de Yazz, «La Saboteuse», sorti en 2017 chez Naïm Records dont le titre évoque avec une ironie so british la capacité et la volonté de cette artiste de briser les codes et de donner au jazz un troisième souffle.

Yazz Ahmed: Trompette
Ralph Wyld: Vibraphone
David Mannington: Basse
Martin France: Batterie