Petit rappel de circonstance: le Suisse Diagonales Jazz (SDJ) a pour but de permettre au public romand (et latin) de découvrir des groupes alémaniques et vice-versa. D'où le pluriel de «Diagonales». Les Murs du Son accueillent ce festival depuis plus de quinze ans maintenant. Vous êtes certainement familiers au fait que nos amis alémaniques ont un goût prononcé, en jazz en tout cas, pour l'ironie et l'image décalée. Max Mantis est de cette trempe. Le «Mantis», c'est la mante religieuse et le «Max» évoque les super héros de Marvel. Ni avion, ni oiseau, le Max Mantis c'est le troisième degré à l'état pur. Il interprète les jingles radios, musiques de publicité ou pièces typiquement suisses (Grüezi wohl Frau Stirnimaa) et les passe à la moulinette de ses arrangements post-bop, aux inclinaisons bien continentales. On se surprend à décortiquer la mélodie, à se dire “mais je connais ce truc”, mais la reprise est tellement éloignée de l'original qu'il faut du temps pour donner la réponse, le temps de l'improvisation, bien en ligne, aérée et développée à souhait. Au-delà de l'humour et de la décontraction du groupe, Max Mantis démontre que le jazz est avant tout une question d'état d'esprit plus que d'écriture et qu'il est parfaitement possible de faire une musique populaire et intelligente à la fois. Le concept de Max Mantis dépasse la blague potache: leur dernier CD a abouti sur une tournée suisse, allemande et australienne.

Lukas «Jeff Mantis» Gernet: Piano
Rafael «Rex Mantis» Jerjen: Contrebasse
Samuel «Bob Mantis» Büttiker: Batterie